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dimanche 4 décembre 2011

Voyage Nouvelle Calédonie automne 2011



Vendredi 21 octobre 2011,  23h30.
Notre belle épopée a commencé dès l’atterrissage à Tontouta : cet air tiède la nuit (20-25°), les palmiers sur le bord du tarmac… séquence émotion en retrouvant nos deux oiseaux migrateurs.
Megan et Quentin (en chemise à fleurs, locale) nous attendent avec une noix de coco fraîche pour chacun, et nous avons ainsi été les seuls voyageurs gâtés, à pouvoir déguster à la paille le jus de noix de coco frais, il parait que c’est la façon d’accueillir ici.
Une petite heure de route, en passant par Nouméa by night, particulièrement animée les soirs de weekend. Commentaires de Quentin bien décidé à nous montrer tout ce qui doit se voir, nous faire vivre et goûter tout ce qui doit se vivre et se déguster ici.
(Nouméa : 97 500 hab – l’agglomération :163 000)
Arrivée dans l’appartement du « Mary Bay », vallée des colons : depuis le balcon, vue sur une grande baie qu’on ne découvrira vraiment que le lendemain matin au jour. Une belle chambre nous attend (toujours pleine vue sur la baie), préparée à notre attention. 

Samedi matin 22 - réveil pas trop tardif, on fait un bagage succin pour retrouver à 1 heure et demie de route un groupe de leurs amis et passer le weekend en brousse pour l’anniversaire d’un des leurs, Mathieu (30 ans).
Nous nous retrouvons donc à Farino une douzaine, tous si accueillants pour nous qui sommes de la génération de leurs parents.
Belle randonnée dans le « Parc des Fougères » : il fait chaud, mais comme c’est en pleine montagne il y a de l’air, et puis il y a l’ombre d’une épaisse forêt tropicale humide dont aucun arbre ne ressemble à ceux de nos régions : gigantesques banians et paganus aux racines aériennes qui pendent des branches et se replantent dans le sol, fougères arborescentes grandes comme des cocotiers, nombreuses espèces de palmiers,  eucalyptus et autres plantes, parfois très fleuries, souvent entrelacées par des lianes : on se prend pour Indiana Jones. La Nouvelle Calédonie est le pays ayant le plus d’espèces végétales et animales endémiques. Quel dépaysement. Il y a des philodendrons géants qui poussent sur les arbres, des petites fougères aussi qui s’installent sur les branches - on imagine l’ambiance pendant le plein été, saison chaude et humide. NB nous sommes à la fin de la saison intermédiaire septembre – octobre, tempérée, l’été commence en  novembre. Certains du groupe dégustent des espèces de petites framboises sauvages, qui ont un petit goût de basilic.
Pique nique en sous bois. Ambiance chaleureuse et très gaie : comme nous sommes bien !
Installation au gîte « les Bancouliers », tenu par 2 garçons sympathiques au possible
qui ont posé leur sac ici il y a 5 ans pour trouver une qualité et un rythme de vie que la métropole ne permettait plus.  Ils sont partis d’une vieille case en bois et ont aménagé le site peu à peu. 2 chambres d’hôtes, 1 chalet en bois, un espace pour planter des tentes, au bord d’un creek (torrent). Tout est très rustique, fait avec peu de moyens, mais avec beaucoup d’art et de charme, avec ici ou là des coquillages trouvés sur l’île, des plantes grasses bizarres, des orchidées inattendues, qui poussent sur n’importe quel support, des sacs de café en jute sur des fauteuils de récup, des troncs de cocotiers sculptés (par l’un d’eux), des bambous suspendus qui font une musique en se cognant les uns contre les autres…
Tous s’installent, la plupart plantent leur tente  (en NC, le camping est très répandu, et les gîtes proposent souvent une aire de camping) - nous avons une vraie chambre, avec un vrai lit et une vraie couette (réservée à l’avance par nos enfants).. car la soirée est fraîche. Nous resterons longtemps  à la chaleur du feu de bois (dehors) à échanger sur nos vécus, à commencer à découvrir les visages de ce pays. Quand il fera trop frais (on endure cette nuit-là la polaire), ce sera l’heure de rentrer à l’intérieur pour le dîner.
Une grande tablée de 20 convives : 15 de notre groupe + 1 couple de nouméens d’âge mûr, et une fille de 28 ans commerciale en produits pour l’agriculture – passionnante + nos 2 hôtes, qui nous ont concocté un repas local : Salade  de squash (citrouille) crue sauce soyo (soja) et graines de papaye, porc à la cannelle, pâtes au curcuma, gâteau d’anniversaire orange/chocolat.
Ambiance très gaie, échanges. Certains du groupe des jeunes ont un ou une conjoint(e) mélanésien (dont un beau wallissien nommé Othello) ;  à part eux et nous deux, tous sont venus pour une mission professionnelle temporaire, et tous ont prolongé leur séjour en NC, conquis par le charme et la qualité de vie de l’île. La plupart travaillent aux mines de nickels, richesse de l’ïle.
Bonne nuit, bercés par les chants des geckos… lézards transparents qui la nuit poussent des cris comme des oiseaux. Ils rentrent facilement dans notre chambre  aux allures rustiques..  je décide de calmer ma peur des  bestioles si je veux profiter du séjour, et me blottis contre Bertrand. Nous inaugurons notre produit contre les moustiques, et espérons que les geckos vont en faire un grand festin.

Dimanche matin 23 : il fait doux ;  nous retrouvons notre troupe de jeunes ; certains ont veillé tard autour du feu de camp ; petit café avec  confitures maison : papaye, mangue, banane, coco, citron, mandarine, pomme-cannelle (une sorte de pomme), des épices…
Départ vers Sarraméa pour une virée en quad.
Bertrand oublie son mal au dos, s’équipe de la ceinture spéciale de Jean Lou.
Quand je découvre la taille des quads… je suis soulagée de monter sur celui que Bertrand conduira. En plus notre guide nous donne des explications brèves sur les vitesses, frein-moteur, mode 4X4 et autres manettes… par contre il insiste lourdement en disant qu’il ne faut surtout pas qu’on en mette un dans le décor car ce sont des engins très couteux !!
Nous sommes 5 quads derrière notre chef de file. Nous traversons une ancienne plantation de café dans la vallée  puis commençons cette magnifique randonnée sur des minuscules sentiers montagneux traversant des forêts, des maquis, des espaces d’élevage. Ca monte et ça descend très, très abrupte, avec parfois dans le bas franchissement d’un creek d’eau. Je me cramponne à Bertrand à qui je fais une confiance aveugle (il m’avouera après coup qu’il a accéléré par mégarde dans une descente et que cela a failli…) du haut d’une montagne on aperçoit la mer, qui n’est jamais très loin. Megan et les autres filles « oseront » prendre le guidon à certains moments… bravo ! nous traversons souvent des endroits où  poussent des frangipaniers : quel parfum !
Déjeuner « Chez Mamie » table d’hôte réputée, dans la montagne. Tables  à l’ombre d’un haut-vent ou de palmiers, au bord d’un creek .
La virée en quad a attisé l’appétit. Terrine de cerf, salade de papaye verte, cerf rôti gratin de chouchoutes (sortes de courgettes), crème chaude à la papaye mûre.
L’abondance de cerfs est en NC une vraie calamité pour la végétation. On peut abattre un cerf sur sa propriété. Par contre la vente de sa viande n’est pas autorisée dans le circuit classique (sans doute que les gens en consommeraient trop ce qui nuirait à leur santé). On en trouve en table d’hôte et restaurant.
L’équipée se sépare.
Nous terminerons la soirée chez Quentin et Megan, avec d’autres amis, car c’est la demi finale du mondial de rugby France Nelle Zélande. Ambiance patriotique.

Lundi 24, Megan nous fait faire le tour de certains quartiers de Nouméa. Quentin, qui avait un RV avec 1 client, nous rejoint ensuite à la plage de  Anse Vata (plein centre ville) avec sa planche : il y un vent à décoiffer. Pique nique on the beach, of course…

Mardi 25 – lever 4h00 pour nous envoler vers l’île de Lifou !  
l’île de Christian Karembeu (8600 hab)
Arrivée à Wanaham airport,  location d’une voiture, en route pour le nord de l’île : à 08h00 le matin, nous découvrons les merveilles du lagon en baie de Jinek : l’eau est turquoise,  le lieu est surnommé  « piscine naturelle ». Les enfants ont apporté PMT (palmes masques et tubas) pour nous 4 et Bertrand et moi entrons pour la première fois dans ce milieu sous-marin : coraux et poissons aux formes et couleurs incroyables.  J’ai un faible pour des tous petits poissons bleu roy fluo. Nous ne les dérangeons absolument pas.
Escapade, pique nique puis re-baignade du côté des falaises de Jokin.
Halte au site de Easo, sorte de petit marché établi pour l’arrêt des bateaux de croisière – pas de port, les croisiéristes arrivent avec les petits bateaux de service –
On trouve des jus de fruits frais, des beignets d’ananas et de bananes, des brochettes de poisson, des coquillages, bois sculpté, petits bijoux, sacs  et chapeaux en paille tressée, certaines femmes proposent des massages. Il n’y a pas de démarchage, pas de quémandage, pas de marchandage. Les familles sont là avec les enfants qui se baignent. Les femmes, comme TOUTES les femmes en NC (à part en ville où certaines adoptent une tenue européenne)  sont habillées en « robe missionnaire », toutes  colorées et toutes différentes - il faut avouer que la forme de ces robes larges masque bien leurs formes.  Ces femmes sont belles et souriantes, elles ont souvent les cheveux tirés dans un petit chignon avec des fleurs piquées dedans. Nous achetons des noix de coco vertes pour en boire le jus, et continuons notre périple.
Visite d’une vanilleraie du côté de Jokin. La vanille vient d’une orchidée dont on fait une « fécondation » (ils appellent cela le « mariage ») manuelle forcée, fleur par fleur, LE bon jour (quand la fleur est ouverte du matin). La fleur générera ensuite (6 mois plus tard) une gousse qui sera séchée puis fumée. C’est un jeune garçon qui nous fait la démonstration de cette technique très particulière. L’exploitation n’est pas le terme exact : il s’agit d’un endroit où poussent librement des tas de cocotiers et autres arbres pas touffus, sur les troncs et branches desquels grimpent les lianes d’orchidées.  Jojo (20 ans) aime nous faire partager son savoir faire et nous sommes impressionnés par sa passion.
Fin de visite : son oncle nous offre des noix de coco vertes à boire, assis à l’ombre en leur compagnie, et nous achetons des gousses parfumées.
Economie à échelle humaine, à un rythme raisonnable ( !!), avec respect de la nature nourricière et organisation familiale…
Il est temps de traverser l’île (40 km de brousse) pour rejoindre le gîte Hukekep, baie de Luengöni.
Le choc en arrivant : petite plage blanche (sable corallien), eau transparente puis turquoise fluo, cocotiers juste au bord, et juste derrière les cocotiers : nos cases !! incroyable que cela puisse exister, si simple, si naturel.  Un faré sert de salle à manger pour les petits déjeuners et dîners sur commande ; Il y a aussi une petite cuisine pour ceux qui campent.
Bains de mer à toute heure, sieste ou lecture à l’ombre (attention aux chutes de noix de coco !). Avec une bonne spirale anti moustique on dort comme des rois dans nos cases (ns ne savions pas qu’il fallait l’arrêter avant de s’endormir, elle a donc brûlé toute la nuit, la spirale)

Mercredi 26 - Noël Pia nous fait découvrir la grotte « les joyaux de Luengöni » : grande expérience : il s’agit de grottes souterraines avec lac sous-terrain aussi. Les îles Loyauté étant des anciens massifs coralliens, il y a beaucoup de grottes, avec des concrétions calcaires. Nous nous embarquons à sa suite en pleine brousse, avec maillots de bain et grosses chaussures (le corail massacre les pieds) jusqu’à une descente vers les bas fonds … Noël nous confie de puissantes torches et nous donne des consignes de prudence pour ne pas se perdre, ni se cogner la tête sur les parois rocheuses, il nous attend à l’entrée du gouffre. Nous sommes une dizaine de personnes. Eclairés par les quelques lampes, nous progressons à califourchon, les uns derrière les autres jusqu’à l’entrée du lac plus bas. Puis entrée dans l’eau, nage avec masque et tuba et découverte de la grotte et son fond. L’eau est très claire et vert fluo mais c’est très profond. Je me mets à l’eau la dernière (c’est assez froid) et Megan viendra me rejoindre pour faire avec moi un tour dans ce monde sous terrain inouï, très beau mais très impressionnant. Pas de poissons, sauf une anguille que je ne verrai pas.
Déjeuner de fête dans un restaurant paillote typique du nord de l’île : langoustes et crabes de cocotiers (énormes) grillés sur le feu de bois !!! trop bon. + petite salade de pousses de fougères nommées pahatr, spécialité du coin.  Dans ce coin de l’île, les alentours des cases sont bordés par des haies d’amaryllis ! magnifique ! La gendarmerie a fait de même ! Et dire que chez nous on bichonne 1 oignon, et l’année suivante il refleurit rarement !
Le soir, nous n’avons plus rien pour piqueniquer, nous irons donc chez Annette qui nous servira un dîner asiatique simple et bon, avec un accueil  si doux agréable.
Nous sommes toujours sur un nuage….

Jeudi 27 -  Nous aurons au petit déjeuner une longue discussion avec notre hôte : il est chef de Clan, et nous explique tout leur système ancestral : la case traditionnelle, la famille, le clan, la tribu ; l’importance et la force de la « coutume », l’avenir, avec l’adaptation au monde qui évolue et qui influence les jeunes. Il est attaché au mouvement de JM Djibaou : Vivre Ensemble. Un kanak d’une grande sagesse. Il nous explique que le chef de clan l’est de père en fils. Il nous dit aussi qu’une famille qui a plusieurs fils peut « donner » un fils à une famille du clan qui n’en n’a pas ; dans ce cas il y a autorisation du chef de clan, puis adoption officielle auprès de l’état civil… Nous imaginons mal ce que cela peut donner de nos jours. Quentin nous dira d’ailleurs qu’il y a parfois de gros problèmes liés à ces coutumes.
Nous retrouvons Mélanie (collègue de Megan) qui accompagne son mari qui travaille sur l’île. Nous allons jusqu’aux hautes falaises de Xodre. Ici,  pas de lagon, l’océan arrive directement. Grosses vagues..  ça ressemble à notre Bretagne. Dîner-pizza improvisé tous les 6 sur une plage près de We (la capitale), à la lampe de poche.

Vendredi 28 – lever 05h00. on dépose Quentin à l’aéroport (il fera un crochet par Nouméa et nous rejoindra dans la journée à Ouvéa, notre avion étant – en principe - plein) puis ballade avec Megan jusque « Kiki plage ». Il faut traverser une forêt pour découvrir encore un lagon cristallin bordé par une falaise blanche. Baignade. Dans la forêt nous trouvons des pièges à crabes des cocotiers : un pieu ( 60 cm environ) est planté à la verticale, une demi noix de coco (ouverte vers le haut)  est fixée sur ce pieu. La nuit, le crabe grimpe au pieu pour déguster la noix de coco, il est alors facile de le récupérer.
Il est l’heure de nous envoler pour l’île d’Ouvéa (3300 habitants) ½ h de vol.
13h00 - Quentin nous attend à l’aéroport avec Charly notre hôte de gîte. Il a déjà organisé (comme toujours tout au long de ce séjour dans les îles Loyauté, super Quentin !) un arrêt dans la baie-réserve de Lekini, où nous montons dans un petit bateau. Nous sommes une dizaine. Cette grande baie est presque fermée par de hautes falaises, l’eau s’écoule par une passe étroite au-delà de laquelle c’est l’océan.
Un peu plus loin, Martin notre guide nous montre pas très loin du bateau les ailerons des requins dépassant de l’eau – lieu de pépinière de cette espèce...
 Nous accostons le long d’une très haute falaise. A l’intérieur une grotte naturelle, haute de plafond. C’est une ancienne chapelle coutumière, qui n’est plus utilisée depuis la construction en 1980 d’une chapelle en dur dans la tribu de Lekini. Félix y a célébré sa première communion (l’île d’Ouvéa est très catholique). A l’intérieur il y a un autel, une statue de la vierge et aussi, comme dans les cimetières* et autres lieux coutumiers, des fleurs artificielles et des morceaux de tissu à fleurs traditionnel. Sur l’autel des graines « porte bonheur ».
Les cimetières sont étonnants : les tombes peintes en blanc débordent de fleurs artificielles très colorées, de tissu kanak, parfois il y a la casquette ou le chapeau du défunt accroché à la croix,  ou sur la stèle pour les tombes protestantes.
Remontés dans le bateau, notre guide jette l’ancre au bord de la passe, près de la falaise, car il y a un trou dans le rocher où les requins se retrouvent, venant du large… les jeunes du bateau s’équipent de PMT, Quentin suit bien sûr, le guide aussi, Megan hésitera un petit moment, tous excités d’aller rencontrer ces requins. Moi, je ne peux pas mettre un pied dans l’eau. Je fais un blocage. Bertrand  hésite, et finalement reste dans le bateau avec moi. Nous visionnerons pendant le retour les photos prises par nos nageurs courageux - ou inconscients. J’hallucine un peu qu’on laisse des touristes aller taquiner ces poissons carnivores de si près.
De retour, nous marchons jusqu’au pont mythique (il est sur toutes les cartes postales de l’île) qui relie les 2 parties de l’île. Du haut de ce pont, on peu observer aux premières loges les poissons à travers l’eau si claire. Lors de notre séjour, nous reviendrons souvent sur ce pont. Nous y verrons un vol de centaines poissons argentés, des vols de raies manta, des joyeuses tortues marines et d’autres poissons, très à l’aise dans cette réserve tabou où seuls les kanaks peuvent pêcher (d’ailleurs toute pêche est interdite aux non kanaks autour de l’île : les fonds regorgent de poisson – qui de plus ne sont pas « grateux » (la gratte : maladie des poissons du lagon en grande Terre, qui parait-il mangent les coraux qui fleurissent lors de la journée de reproduction… toute une histoire, mais un vrai danger pour les humains qui consomment ces poissons !).
Nous atteignons le gîte de Moague, une case toujours au bord du lagon. Dîner sur place (vers 19h00) puis coucher à… 20h30 tous les 4 dans la même case ! on s'endort aussitôt. 

Samedi 29 - réveil … 07h30 ! pour un départ à 8h00 sur la plage : c’est Léon qui nous emmène en bateau avec un petit groupe. Direction l’ïle déserte Gee, en face. Il se charge du pique nique.
Débarquement sur une autre île-paradis : sable blanc et un milieu sous marin..…. Le platier n’est pas très grand, si bien qu’au-delà on peut voir la falaise sous marine, avec poissons et coraux de couleurs incroyables. Je m’accrocherai à l’épaule de Quentin pour aller un peu plus loin, car je n’aime pas trop m’éloigner ; il y a des marées et de très forts courants tout autour des îles qui sont au large.
Léon prépare un feu avec feuilles et noix de coco sèches ; il fera cuire un énorme poisson (péché la veille par Charly) dans de l’alu , tout recouvert de pierres chaudes. Il y a une marmite de riz blanc et une salade de papaye verte.  Un délice. C’est un peu cliché tout ça, mais c’est bien réel !  Retour vers 15h, avec arrêt près de l’île voisine, pour donner les restes du pique nique aux… requins ! ils arrivent en trombe, ils sont plutôt gros, et le bateau n’est pas bien grand…  ils approchent jusqu’au plat-bord. Séquence émotion.
Notre petite équipe de ce jour était composée surtout de jeunes , mais aussi d’un couple de quinquas, avec leur fils de 16 ans. Lui est gendarme à Koné (province Nord de la grande Terre, secteur réputé plutôt indépendantiste). Ils nous racontent que la vie pour eux n’est pas toujours facile, et a été particulièrement difficile pour leur fils, arrivé en 6ème au collège de Koné avec 3 handicaps : blanc (même blond) – le seul de la classe, fils de gendarme, et bon élève. Il s’est retrouvé avec des jeunes kanaks plus âgés (ayant déjà redoublé), physiquement bâtis comme des hommes, déjà concernés par l’alcool et le cannabis.
Peu à peu nous découvrons les diverses facettes de la NC. Les jeunes kanaks ne supportent plus l’autorité des parents et chefs de clan. Ceux-ci ont des pratiques qui ne « passent » plus. Par exemple le châtiment d’un jeune puni est le "frottage" avec une branche pleine d’épines.
Quand nous rencontrerons Virginie , avocate à Nouméa et Koné, je lui demanderai comment faire avec la loi française et la  « loi » coutumière… elle et ses collègues essaient de faire la part des choses. Il n’y a aucun avocat kanak à ce jour en NC. Malheureusement.
Ce soir : dîner de gala à l’hôtel Paradis, pas loin. Grosse déception : le personnel n’est pas souriant, ce à quoi nous ne sommes absolument pas habitués, côté nourriture rien de rare. Parmi les clients : de jeunes japonais en voyage de noce, c’est une destination très prisée pour eux.
Dimanche 30  - nous louons des vélos pour découvrir le bas de l’île. Une seule route. Arrêt à l’extrémité, sur une plage où Bertrand sympathise avec des gendarmes hors service. Ils sont venus de la Grande Terre, en renfort en prévision d’incidents liés à la diffusion du film « L’ordre et la morale » relatant la prise d’otages d’Ouvéa. La diffusion était programmée sur 2 jours et des incidents techniques ont empêché les diffusions d’aujourd’hui.
Il fait chaud, on apprécie la baignade, toujours en profitant  des fonds marins.
Retour vers notre pont-mirador de Mouli, à observer nos poissons, re-baignades sur les bancs de sable blanc. Quentin saute du pont, c’est plus drôle. Les petits enfants du coin en font autant, la mer est leur espace de jeux principal.
Avec le taxi de Léon, tour de l’île côté Nord. Arrêt à la distillerie d’huile de coco (coprah) et savonnerie – 6 employés, fermée le dimanche. Nous ne trouverons sur l'île aucun endroit où acheter un savon produit sur l'île.
Visite du Trou bleu : une énorme cavité dans le sol, la mer y communique par le fond. Cousteau a plongé à 38m puis enfoncé dans les profondeurs sans en apercevoir le fond. L’eau y est bleu outremer fluo. Arrêt au Trou aux tortues : plus petit, mais fréquenté par des tortues marines qui apparaissent de temps en temps. Moi qui avais une aversion pour ces bestioles, je m’étonne de les trouver mignonnes, Megan, elle, les adore.
Retour à l’aéroport direction Nouméa pour 45mn de trajet.

Lundi 31 – visite du bagne de Nouville avec Alain Fort, passionnant. 4h à retracer l’histoire de cette île qui a pris le relais du bagne de Cayenne où le taux de décès des bagnards était trop important à cause du climat et des maladies. Entre 1864 et 1898 débarquent les « transportés » (condamnés de droit commun), ils vont être la main d’œuvre qui va assécher puis remblayer les baies marécageuses de Nouméa, ils construiront leurs bâtiments et ceux des autorités qui s’y installent. Leur peine purgée, obligation de rempiler plusieurs années pour un travail agricole obligatoire. L’île se développe ainsi grâce à cette main d’œuvre gratuite. Fermeture du bagne en 1922. Nous visiterons divers bâtiments qui ont été conservés dans un but de mémoire, notre guide costumé en bagnard nous fera partager sa passion de l’Histoire.

Mardi 1er novembre -  Marché le matin : profusion de beaux légumes et fruits, et des poissons de toutes les couleurs. Il y a du thon « jaune » excellent et peu onéreux. Quentin nous fera souvent sa salade tahitienne avec ce thon cru, du lait de coco et puis… plein d’autres choses. Megan cuisine pour nous un succulent porc au sucre (recette de Nolwen), spécialité locale.
L’après midi, nous empruntons les vélos de Quentin et Megan et longeons la côte jusqu’à Anse Vata. Nous y croisons tous les jeunes qui courent le long du sentier côtier, la course à pied est un sport très développé ici. 

Mercredi 2 -  Bertrand se réveille avec un bon mal au dos (sûrement le vélo d’hier : il a voulu forcer pour monter jusqu’à l’immeuble.) ce sera donc une semaine cool.
Bertrand aura finalement un rendez-vous chez une très gentille kiné-masseuse qui lui fera un massage réparateur.

Jeudi 3 – visite du musée de la Nouvelle Calédonie. J’adore la collection de flèches faîtières – elles s’élèvent au dessus des cases traditionnelles et sont en bois sculpté, toujours pleines de symboles.  C’est l’emblème des provinces de NC, qu’on trouve sur tous les drapeaux.
Le soir, Quentin emmène Bertrand pour un moment de détente dans un Nakamal, bar où on boit du Kava, sorte de décoction de racines du Vanuatu, qui engourdit. Il fait noir dans cet endroit, et on y parle à voix basse. Ils retrouvent Joël un ami de Quentin.

Vendredi 4 – visite du musée de Nouméa, dans un superbe bâtiment d’époque coloniale. Beaucoup de documents très intéressants, dont un film d’époque qui montre un groupe de Kanaks exhibés à Paris sur un stand de l’Exposition Universelle 1900, comme curiosité exotique ! Ils sont en tenue traditionnelle (jupes de paille etc..) torse nu, grelottent de froid et sont effrayés par ce qui leur arrive…  No comment.

Samedi 5 – 8h30 - rendez-vous sur la plage de Anse Vata, pour un brunch sur la plage avec Antoine et Nolwen L ainsi que leurs 2 garçons Titouan et Brieuc. Megan travaille ce jour là : il y a une journée de compétitions de natation avec les élèves de son école.
Rendez-vous raté avec Virginie B (confusion sur le lieu de rendez-vous), à remettre.
Nous passons un moment sympathique avec ces petits L. Croissants, ananas, baignade… what else ?


Dimanche 6 – 08h30 départ pour une « course d’orientation » dans la brousse. Quentin et Megan nous ont inscrits tous les deux ; Bertrand a le dos endolori, je ne peux pas décevoir les enfants, donc je m’équipe et me demande vraiment si je vais être capable de suivre.
Nous sommes donc tous les 3 dans l’équipe, circuit « niveau moyen », en pleine campagne. Les participants : soit des vrais champions, soit des familles avec enfants (on rencontrera Philippe le collègue de Quentin, avec femme et enfants), soit des groupes de copains. L’organisation est pointue. On nous confie une carte du relief, avec des points numérotés ici et là, ce sont des balises qu’il faudra trouver sur le terrain, et sur lesquelles nous enregistrerons notre passage à l’aide d’un petit boîtier électronique confié à chaque équipe. Tout cela chronométré. Il y a des pièges bien sûr, et il fait chaud. Mais, bien encadrée par Quentin et Megan, je me prends au jeu. Je cours un peu, je marche beaucoup, les enfants eux courent beaucoup, on traverse un torrent, on grimpe ici et là, on s’enfonce dans une partie marécageuse.. . On rit beaucoup, trop chouette !
Grande après- midi botanique pour Bertrand et moi au Parc Zoologique et Forestier qui rassemble les espèces endémiques des animaux terrestres et des végétaux. Nous verrons enfin des cagous vivants ! cet oiseau, symbole de la NC a cette particularité : il ne vole pas ! Il en reste très peu sur l’île, et les 2 qui sont dans leur enclos ont un air bien taciturne.
De retour à l’appartement, Quentin et Megan rentrent juste d’un énorme jogging à Ouen Toro, haute colline boisée dans la ville, ils y ont rencontré Antoine L, fan de course à pied.
Ce soir, dernières recommandations de Quentin pour notre « tour de la Grande Terre » dont le départ est fixé demain.  Megan nous prêtera sa voiture.
1°) dès que vous voyez une pompe à essence sur la carte, vous complétez le plein, car parfois il y a bien une pompe mais vide.
2°) ayez toujours suffisamment d’argent liquide, car pas de paiement en carte ni chèque (ici pas d’Euro mais des Franc Pacifique)
3°) si vous allez dans un espace coutumier, faîtes la coutume**.  
Bertrand fait le tour des gîtes par téléphone pour réserver nos nuits. Pas simple : Il y a rarement du monde au bout du fil…

Lundi 7 – Nous passons au supermarché pour : denrées pour pique-niques, spirales anti-moustiques etc… sans oublier le « nécessaire à coutume » = paréos et cigarettes.
Arrêt au distri-banque.
 Achat d’une carte-téléphone pour le vieux téléphone de Quentin. (le mien s’avèrera incompatible ici, malgré toutes les infos de Orange avant notre départ – merci le service Orange).
Nous voici partis…
Nous ferons un superbe périple de 1200 km de routes montagneuses avec des panoramas à couper le souffle, paysages vierges et authentiques : merci Quentin pour tes conseils, merci Megan pour ta voiture ! merci les kanaks pour votre accueil !
Arrivée difficile à notre premier bivouac : Canala. Ici, les panneaux indicateurs ils n’aiment pas. Si ils ont existé un jour, ils ont soit disparu, soit ont été tournés dans le sens opposé. De plus, les villages (côté Est particulièrement) c’est : une école, une mairie, un simpliste hangar sans fenêtre faisant office de magasin, une gendarmerie parfois. Pas ou très peu d’habitations : elles sont disséminées dans la brousse.
Heureusement les habitants nous expliquent avec beaucoup de gentillesse la direction de notre gîte. Heureusement aussi,  il y a quelques personnes dehors pour nous remettre dans le bon chemin, plusieurs fois, mais il fait nuit à 18h et…  enfin, en pleine montagne nous sommes accueillis par Denis au gîte de Kuinet. Clarisse  écaille au milieu de la cour un énorme poisson pour le dîner. Le gîte a un faré-dortoir pour les travailleurs (de la mine) locaux et des cases pour les individuels. C’est une sorte de pension de famille. La gestion et l’entretien de l’habitation est assurée par Denis, la cuisine est prise en charge par des femmes par équipes, chacune assurant 15 jours par mois.
Les cases chez l’habitant sont de conception traditionnelle et rustique (le placard est toujours une ficelle tendue) et les lits ok, avec toujours des draps propres. Ce soir les couvertures seront bienvenues car nous sommes en pleine montagne et la nuit est fraiche.
Nous sommes heureux de retrouver autour de la table des « métro » (appelés en NC « Zoreilles ») dont Aurore une jeune et sympathique orthoptiste de Bordeaux qui travaille dans la brousse. Elle nous confie : « heureusement que vous n’êtes pas venus par la « route à horaire », car  elle est dangereuse : fréquentée par des truands qui organisant des guets-apens. Ici au gîte, on est en sécurité, mais je ne sortirais pas au village après 18h… par ailleurs les gens d’ici, quand ils n’ont pas bu, sont très gentils avec nous. Mais il y a des rivalités entre tribus».
 Quentin nous avait bien dit que les prisonniers évadés de la prison de Nouméa se réfugiaient du côté de Canala… et ses amis avaient dit aussi « ah bon, tes parents vont aller du côté de Canala ! ».
Extrait de notre guide-du-voyageur : « Les habitants originels de Canala, aux traditions guerrières, ont souvent été engagés dans des drames de l’histoire au cours de la colonisation ou des évènements plus récents. Désormais, la population voudrait se démarquer de cette image et montre son plaisir à recevoir des visiteurs. »
Nous échangerons aussi beaucoup avec Philippe, jeune conseiller pédagogique, en brousse depuis 2 ans. Il nous parlera de la difficulté et de la volonté ou réticence à adapter l’enseignement à la population locale. L’emploi ici qui ne manque pas (lié aux mines), mais qui n’attire pas forcément les jeunes… Un pur et dur caldoche, Philippo ajoute son point de vue sur les kanaks, dans ce sens. Ils évoquent de fortes rivalités entre tribus.  Il y a aussi un Pasteur protestant, français togolais d’origine, il s’appelle Hope (espoir), qui fait beaucoup de formation auprès des jeunes. Son discours est surtout : soyez vous-mêmes, agissez librement et prenez-vous en charge - la culture traditionnelle étant celle de la communauté et du penser et agir ensemble, la responsabilisation est difficile.


Mardi 8 : escapade à pied  jusqu’à une cascade géante, avec vue sur la baie au loin. Ici pas de plage attirante, pas de lagon bleu, le ciel est brumeux aujourd’hui, la végétation dense jusqu’à la mer un peu sombre. Impressionnant.
La côte Est est arrosée par les pluies arrêtées par la montagne. La végétation n’en n’est que plus luxuriante, avec toujours des fleurs très colorées. Elles poussent tout autour des cases des habitants. Mais pas en massifs, librement. Des fruits : ananas sucrés, bananes, mangues, papayes… en quantité ; Nous en achèterons pour nos pique-niques : en vente sur des petits étals en bois au bord de la route (il n’y a personne, on prend les fruits, on met des pièces dans la boîte).
La route jusqu’à Hienghene sera une grande traversée du désert : la route  traverse parfois des immenses mines, la terre est rouge, elle plonge jusqu’à la mer où accostent les cargos. Ils transportent le minerai à l’usine de traitement de Nouméa.
Il fait chaud et souvent brumeux.
No man’s land. Sur des km on ne croise personne sur la route, pas de village… on nous avait prévenus la veille : ne vous inquiétez pas, il n’y a qu’une route, continuez !
Puis la route suit la côte.  A quelques mètres la mer, à quelques mètres de l’autre côté la montagne abrupte. On traverse Ponerihouen (et son beau Centre de formation aux métiers de la mine), Poindimié, Touho  (toujours : 1 école, un collège exceptionnellement, une chapelle -catholique ou protestante -, une mairie parfois, un hangar-magasin et voilà..). Les habitants (ceux dont on ne voit que très rarement les habitations) pêchent, mais on ne voit pas de bateaux, ils sont tirés à cause de la mer qui peut être agitée.
Arrivée à l’hôtel****  Koulnoué (ancien Club Med) : sur une presqu’île, en bord de cocoteraie et plage…  Il y a du monde à l’hôtel, on se demande d’où ils sortent et par où ils sont venus.
il fait un peu de tempête. La plage est grise. Je mettrai quelques heures à digérer nos 250 km de petite route tortueuse de montagne…  bienvenue à 3 tasses de thé chaud ! Le dos de Bertrand a mieux résisté. Ballade sur la plage en plein vent.
Excellent dîner-buffet, un bon lit… puis déménagement à 22h… pour cause de rat dans la chambre !

Mercredi 9 – Les falaises de Hienghène sont austères : très hauts rochers noirs émergeant de la mer (que je trouve noire aussi) , l’un a la forme d’une poule, fameusement connue. Le ciel est gris ce jour-là aussi, je trouve l’endroit étrange. Un office du tourisme dans un bâtiment moderne, une marina récente avec quelques beaux voiliers, mais pas ou très peu d’habitations.
Passage du col d’Amos, pour passer du côté Ouest de l’île. Il fait très chaud.
Descente par la route pleine de nids de poule : elle est détériorée par les pluies violentes en été. Bertrand fait du slalom avec la voiture. D’ailleurs, depuis le Col,  on croise d’autres voitures !!!!  il y a plus de monde de ce côté-ouest de l’île.
Notre hébergement est encore un hôtel ce soir (pas de gîte disponible) :  Malabu Beach, près de la ville de Poum. Nous sommes tout au Nord de la NC.  En ¼ d’heure nous serons attaqués par les moustiques de la plage pourtant attirante (tout près ont été tournés les épisodes de Kho Lanta nous dit-on), la baignade sera donc celle de la piscine. Dîner-buffet gastronomique en musique.

Jeudi 10 – Visite de l’ancien village Tiébaghi.
Ce village de mineurs construit au sommet d’une montagne a été abandonné en 1964, le filon de chrome étant épuisé. A travers l’histoire de ce village, c’est toute l’histoire des mines et leur exploitation que nous livre notre guide. Après ce grand retour dans le temps, nous rentrons en traversant une mine (de nickel celle-là) en pleine exploitation ; gigantesque. Du haut, nous voyons les longs tapis roulants qui conduisent le minerai jusqu’aux cargos. La terre est rouge foncé, la mer est bleu azur fluo, magnifique, mais en même temps, ces mines à ciel ouvert donnent l’impression que la montagne saigne... Cet aspect physique doit attiser l’amertume des kanaks indépendantistes qui constatent combien ce nickel génère de richesse, et attise les convoitises. Il y a des mines (principalement de nickel) partout en Grande Terre. En principe, quand une mine est fermée, il ya un programme de replantation et semailles de graines pour que la végétation repousse. Mais cela fait quand même du dégât.
Etape au Refuge du Cerf à Ouaco. Grand accueil d’un couple de métro, amoureux de la NC, Ils ont construit leur gîte et quelques bungalows eux-mêmes. La vue sur la montagne et la mer au loin est superbe. Leur terrain étant très étendu, lui emmène les clients à la chasse au cerf régulièrement. Dîner maison : terrine de cerf entre autre. Notre hôtesse était institutrice sur l’île ; elle me dit que les jeunes ont du mal à être autonome à l’école, leur culture étant basée sur la communauté. Quand les élèves doivent raconter un événement, ils ont du mal à employer le « je » ; ils disent plutôt « nous avons fait cela hier » .
Il y a là un jeune couple avec un bébé ; ils sont de Koné : lui est militaire et chargé d’une formation spéciale pour les jeunes kanaks délinquants. Il parait que c’est très efficace, que les jeunes trouvent du goût à ce qu’ils font : travail manuel en tous genres entre autre et beaucoup de sport.
Nous sympathisons également avec un jeune couple de vacanciers… lui travaille chez Schneider Electric à Aixe en Provence !

Vendredi 11 – Nous faisons route vers Bourail, où nous devons retrouver Quentin et Megan au camping de Poé. Avant d’arriver, nous profitons que Bourail soit une vraie petite ville pour trouver une station service et nettoyer la voiture (grise) de Megan qui, après le passage dans la mine était devenue rouge.
La plage de Poé….  Un spot géant de planche à voile et kite-surf ! avec peu de fond, une eau claire et chaude, et un vent… à ravir les dizaines de sportifs qui s’éclatent comme des fous jusqu’au coucher du soleil. A un pas de la plage l’ombre des arbres, et sous les arbres : nos 2 tentes ! Bien sûr il y a du monde au camping, mais Quentin a récupéré le meilleur emplacement : au raz de la plage. Il fait nuit tôt, donc, après la douche on prépare le feu, comme tous ici - Il y a des incendies dans toute la région, mais cela ne dérange personne  - Quentin nous fait de délicieuses grillades de bœuf sur les braises avec salade composée sortie de la glacière + des bières : le grand luxe – comme toujours les enfants ont tout préparé, tout prévu.... Nous sommes très gâtés. Bonne nuit sous la tente.

Samedi 12 – Quentin et Megan s’adonnent à leur sport favori, des vrais champions.  Avec Bertrand nous allons grimper dans les environs : baie des tortue, baie des amoureux, trop beau. Nous emmagasinons toutes ces belles images pour le retour.
Nous retrouvons au camping la famille Antoine Leddet (un fondu de planche aussi) et nous finissons la journée autour d’un apéritif-grillades-feu-de-camp… amélioré des brochettes de schamalows  grillés . Ambiance et photo souvenir. La tente des voisins a failli être de la fête, ils l’ont déménagée en vitesse et on ne sait pas pourquoi mais ils n’avaient pas l’air content.

Dimanche 13 – toujours soleil radieux, toujours vent idéal…  il faut rentrer quand même.

Lundi 14 – apéritif dîner chez Virginie B, fille de notre super cousine Bunny. Nous faisons connaissance avec ses 3 gentils garçons : Hugo et Owen et le baby Enguerrand, et nous papotons famille, souvenirs etc.… Sympathique moment. Les cousins ne s’étaient pas encore retrouvés. Ils promettent de se revoir.

Mardi 15 – Marché + achats divers dans les quelques magasins du centre ville. Nous circulons en bus, ou même à pied ; L’après midi spectacle « Le chemin kanak » au centre Djibaou, superbe bâtiment dédié à l’art mélanésien contemporain.. L’architecture est très en rapport avec les matériaux et les formes de l’habitat traditionnel. Il n’y a pas de climatisation, mais tout un système de volets orientables qui provoque des courants d’air. Dans le jardin, notre guide nous raconte l’histoire ancestrale du peuple kanak, ses croyances toujours très imagées et symboliques. Pendant qu’elle parle, apparaissent ça et là des danseurs qui miment et illustrent les différentes étapes de la vie d’un jeune kanak.

Mercredi 16 – visite de l’Aquarium du Lagon : toutes les espèces sont réunies parfois dans le même espace aquatique. Nous passons de longs moments à les voir évoluer. On aperçoit 2 fameux serpents « tricot rayé »… nous n’en n’avions pas encore rencontré !          

Jeudi 17 – 07h30 départ en  bateau pour le Phare Amédée. Excursion incontournable. Ambiance assurée par un groupe de musiciens mélanésiens qui joueront pour nous toute la journée. 1h de navigation.
Visite du phare (240 marches pour mériter une vue à 360°), plongée du bateau à fond de verre (pour ceux qui ne plongent pas), au milieu des poissons qui accourent parce que le capitaine leur a jeté du pain, mais il n’y a pas de requin, donc tout est super, nous y allons donc avec joie avec Bertrand et quelques « jeunes ».
Déjeuner sous les cocotiers, avec toutes les spécialités, danses typiques, démonstration de paréos, de grimpe au cocotier, de râpage de noix de coco… tout tout tout.
Petite baignade supplémentaire tous les deux (avec masque), mais Bertrand bondit devant un grand tricot rayé qui fonce sur lui ! je n’ai pas eu le temps de le prévenir. Nous en verrons beaucoup d’autres de ces serpents rayés sur cette île. Ils sont chez eux. Certes ils n’attaquent pas les humains, mais leur venin est…mortel. Le personnel du bateau nous a bien prévenu : pas de panique, fermez vos sacs sur la plage et ne les dérangez pas  !!
Nous déjeunons en compagnie du pasteur de Nouméa et sa femme. Sympathiques tous les deux. A côté de nous un jeune mélanésien (de Futuna) qui habite Bordeaux et qui vient rencontrer sa famille et présenter sa fiancée (une jolie blonde).
Retour dans un bateau ou tout le monde chante avec nos musiciens. Quelle journée !

Vendredi 18 – préparation des valises. Je fais un tri dans mes coquillages, il faut se limiter en place.  Nous passons chez Nolwen qui doit nous confier des petits cadeaux de Noël pour sa famille. Une tasse de café dans leur jardin, en compagnie de  sa maman venue leur rendre visite. Dernier tour en ville, au port Moselle. Nous nous attardons autour des bateaux. Nous entrons dans la bibliothèque Bernheim, superbe bâtiment colonial de l’Exposition Universelle 1900, démonté puis remonté à Nouméa. Mezzanine, rayonnages et escaliers en bois, volets aux fenêtres. Nous rentrons en bus, seuls blancs au milieu d’une population plutôt jeune qui écoute de la musique à tue-tête – chacun écoutant sa musique, et le bus diffusant également la radio.
Ce soir tous les 4, dîner de prestige au Méridien…  jardin magnifique, artistiquement illuminé, le buffet divin, des musiciens et une chanteuse haut de gamme. Megan connait cet endroit, car elle est venue parfois faire une animation de Salsa avec son club.
Nous évoquons le spectacle de Hip Hop de Megan dans 15 jours, le spectacle de fin d’année qu’elle prépare avec ses élèves (sur une musique des Beach Boys). Ils parlent d’avenir, de Canada… de leur escapade en Nouvelle Zélande après Noël en Australie chez les parents de Megan. On leur promet de les appeler plus souvent au téléphone (on ne s’était pas bien compris à ce sujet).
On remplit leur livre d’or avec nos mots les plus enthousiastes. Avec nos mercis les plus reconnaissants de nous avoir offert un si beau séjour, si largement partagé avec eux.

Demain, samedi 19 - le taxi viendra nous chercher à 5h45.
La conductrice, une vraie caldoche, s’épanchera sur ces « nombreux kanaks qui ne veulent pas travailler et vivent aux dépends des autres… » elle ne mâche pas ses mots = la NC vue par une partie des Caldoches. Elle nous changera les idées pendant cette route qui est déjà celle du retour...

(Désolés, Quentin, nous n’aurons pas eu l’occasion de faire la coutume)

La coutume :  Passeport indispensable à la compréhension de la culture kanake, la coutume est paradoxalement simple et complexe. En premier lieu, il s’agit d’un concept qui représente, comme son nom l’indique, la tradition, l’usage social, la bienséance. Avant d’entrer dans une maison inconnue, un étranger présente ainsi un geste coutumier. Cette offrande, composée de tissu, d’argent et, de moins en moins souvent, de tabac, signifie que la personne accueillie respecte son hôte. Ce dernier remerciera de ce geste par un discours et parfois par d’autres offrandes en retour. Ces gestes, effectués de manière générale par les hommes, reflètent l’organisation sociale kanake, fondée sur l’échange et le respect de l’aîné. C’est ce qu’on appelle la coutume.
Socle de la culture aux Loyauté, elle représente la morale traditionnelle, fondée sur la nature des liens sociaux. Aux îles Loyauté, la coutume, influencée par la morale chrétienne, est omniprésente. Elle est particulièrement visible lors d’événements importants : naissance, mariage, deuil. Elle se matérialise par l’échange de tubercules (ignames) et d’argent. Très vivace à Maré, Ouvéa, Lifou et Tiga, la coutume a su survivre et s’adapter au fil des siècles avec l’arrivée du protestantisme et du catholicisme. De nouveaux défis se présentent à elle aujourd’hui : l’urbanisation croissante des Loyaltiens qui migrent en province Sud et la présence de sectes qui interdisent la pratique de la coutume.

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